Écrit par admin1973

14 août 2009

Chronologie d’une crise mondiale


La grippe A(H1N1) (initialement appelée grippe porcine par l’Organisation Mondiale de la Santé) est une maladie respiratoire aiguë contagieuse provoquée par l’un des quelques virus de la grippe A, l’Influenza virus A sous-type H1N1, réapparue en 2009 sous une forme génétique nouvelle transmissible d’homme à homme. En mars et avril 2009, plus de 2 200 cas de grippe sur des personnes ont été répertoriés au Mexique et dans le sud-ouest des États-Unis, provoquant plus de 19 morts confirmés, à Mexico pour la plupart, et dans le centre du Mexique. Dès la fin avril, des cas épars sont enregistrés à travers le monde et aujourd’hui c’est plus de 125 pays qui sont touchés par le virus.

L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), qui publie depuis le 24 juin des bulletins quotidiens sur l’état du nombre de contaminations à travers le monde, a élevé son niveau d’alerte pandémique à son niveau le plus élevé (soit la phase 6), le 11 juin dernier. Devant le nombre de cas et l’étendue de la pandémie, la même institution décide le 17 juillet de ne plus procéder au décompte systématique des cas confirmés.

En France, c’est une cellule de crise interministérielle qui a été mise en place. Cette dernière réactive le plan pandémie. Entre autres mesures, le gouvernement commande dès le début de l’été 94 millions de doses de vaccins pour la population. Un vaccin qui ne sera disponible qu’au début de l’automne.

C’est à ce jour plus de 95 000 cas qui ont été diagnostiqués à travers le monde. Pour l’instant, le virus H1N1 a touché plus de 1 000 personnes dans l’hexagone. Mais, selon les experts, à l’automne, l’épidémie pourrait concerner entre 25 et 50 % de la population française. Avec à la clé 40 000 morts pour vingt millions de personnes malades. De quoi désorganiser l’économie nationale.

Comment les entreprises se sont organisées à l’apparition du virus ?

Le CDSE a choisi entre le 13 et le 19 mai 2009, au moment où la crise sur un plan médiatique était la plus prégnante, de mener une enquête sur la gestion de la crise pandémique liée à la grippe A (H1N1) auprès des grandes entreprises françaises. Cette enquête menée auprès de 50 grandes entreprises françaises dont la grande majorité appartient au SB120 a eu pour objectif de s’interroger sur le niveau de préparation de ces entreprises lors de la première alerte, avant que les spécialistes aient eu un recul sur sa virulence. Voici certains des résultats présentés succinctement.

Afin d’assurer au mieux la sécurité de leurs personnels à l’étranger, les entreprises françaises ont ciblé, dès le début de la crise, des zones géographiques où la probabilité d’une contamination par le virus était forte. Ainsi 70% des entreprises interrogées considèrent posséder des infrastructures ou des implantations dans des zones fortement touchées par l’épidémie de la grippe A (au 15 mai 2009).

75% des entreprises interrogées, durant cette période avaient déjà mis en place des dispositions particulières pour les salariés provenant de zones à risque (que ce voyage soit d’ordre privé ou professionnel). Ces dispositions sont, en général, des assignations à résidence (pour 47% des entreprises interrogées au 15 mai) et la mise en place de procédures de télétravail pour une durée de 7 jours (ce délai correspond à la période d’incubation du virus) ou la mise en place dans l’entreprise de structures dédiées (bureau à l’écart du reste de l’entreprise…). Dans 27% des entreprises, une visite médicale auprès du médecin-conseil est obligatoire avant d’être réintégré dans l’entreprise.

35% des entreprises sondées avaient déployé des mesures sanitaires spécifiques dans les zones à risques. Ce chiffre doit être relativisé en fonction de la présence des entreprises et de la taille des infrastructures situées dans les pays où la contamination était la plus forte. 57% de ces entreprises avaient ciblé spécifiquement le Mexique et les États-Unis. Notons que 29% d’entre elles avaient aussi déjà pris des dispositions pour la France. Ces dispositions sont multiples et graduées. 43% des entreprises ayant pris des dispositions avaient avant tout lancé une campagne de communication interne sur la maladie et sur les précautions d’hygiène indispensables. En outre, les entreprises françaises semblaient déjà être préparées en cas de hausse significative du nombre de contaminations. En effet, 70% de celles interrogées lors de l’enquête avaient déjà constitué des stocks de masques.

Des entreprises en alerte

Le 3 juillet 2009, le Ministère du travail a publié une circulaire sur la grippe A à destination des entreprises françaises. Le document est une sorte de boite à outils pour aider les entreprises à se préparer au pic de la pandémie prévu pour cet automne. Les grands groupes (comme le montre l’étude CDSE) sont en alerte depuis bien plus tôt et les DRH de ces derniers ont été régulièrement conviés à des réunions de travail au Ministère du travail. La majorité de ces grandes entreprises a mis en place des plans de continuité d’activité. Citons par exemple Axa qui se déclare prêt à limiter le déplacement de ses équipes si besoin est ou encore Carrefour qui a prévu de mettre en place dans chaque filiales des cellules de crises coordonnées au niveau du siège.

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